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L'article suivant est issu du "Vif L'Express" et publié le 24 février 2008 (auteur : Koen Mortelmans)

Toiture plate: un choix réfléchi

Jusque dans les années soixante, les toitures plates n’avaient pas la cote. Et pour cause, les matériaux et les techniques d’étanchéité laissaient à désirer. A l’heure actuelle, les toitures plates n’ont plus rien à envier, en termes de qualité, aux toitures traditionnelles inclinées. Les architectes optent volontiers pour les toitures plates, étant donné qu’elles leur offrent d’autres possibilités pour les pièces sous toiture, leur permettant aussi de donner libre cours à leur créativité.

Autre avantage des toitures plates: tous les espaces situés sous le faîtage sont utilisés. Néanmoins, le nombre de toitures plates reste bien en deçà du nombre de toitures inclinées. Ce sont principalement les prescriptions urbanistiques qui expliquent cette absence de succès. Dans la mesure où une habitation vient s’insérer dans une rangée de maisons aux toitures inclinées, il semble logique que la commune n’accorde pas de permis pour la construction d’une toiture plate. La Région wallonne va encore plus loin en autorisant les toitures plates uniquement si celles-ci sont destinées aux garages et aux petites annexes.

Auparavant, les toitures plates étaient nettement moins chères que les toitures inclinées. A l’heure actuelle, il existe toujours une différence de prix, mais elle s’est amenuisée et n’est dès lors plus déterminante.

Légèrement inclinées

Les toitures plates sont légèrement inclinées de manière à pouvoir évacuer les eaux pluviales. Cette inclinaison doit être de 2 degrés au moins. Jusqu’à 15 degrés, on parle encore de toiture ‘plate’.

Au point le plus bas d’une toiture plate, il y a un système d’évacuation équipé d’une petite grille ou d’un petit panier (crépine) empêchant les feuilles ou autres dépôts de boucher le tuyau de descente.

Toitures chaudes ou froides?

La toiture froide

Les toitures froides sont déconseillées pour les constructions neuves. Dans le cas d’une post-isolation de toitures froides existantes, il est conseillé de les transformer en toitures chaudes ou toitures inversées. Dans le cas d’une toiture froide, on garde un espace ouvert entre l’isolation et la structure portante. Cet espace peut rencontrer des problèmes de condensation qui peut également s’attaquer ultérieurement à la couche d’étanchéité.

La toiture chaude

Dans le cas d’une toiture chaude, l’isolation se situe entre la structure de toiture et la couche d’étanchéité. Le montage traditionnel comprend donc la structure portante, le pare-vapeur, la couche isolante, la (ou les) couche(s) d’étanchéité et l’éventuelle couche de protection (généralement des gravillons). Si vous optez pour des carrelages, du bangkirai ou une autre essence de bois, il ne vous reste plus qu’un pas à franchir pour installer une terrasse. Comme la couche d’étanchéité d’une toiture chaude se situe au-dessus de l’isolant, elle est soumise à de fortes variations de température. Pour cette raison, la qualité du matériau d’étanchéité est d’une importance cruciale.

Avantages

  • Le plancher de toiture est protégé contre les chocs thermiques
  • Le risque de formation de flaques est moindre
  • La pose dans les coins est plus facile

Inconvénients

  • La couche d’étanchéité est plus sensible aux variations climatiques

Toitures inversées

Dans le cas d’une toiture inversée, la couche d’étanchéité est posée sur la structure portante, sous la couche isolante. C’est alors le matériau d’isolation qui doit résister aux variations climatiques. A cet effet, on utilise principalement des panneaux en polystyrène extrudé. Ceux-ci sont maintenus en place par des graviers ou des carreaux.

Avantages

  • Le nombre de couches est moins important
  • En cas de rénovation, il ne faut pas enlever la couche d’étanchéité si celle-ci est en bon état
  • Le pare-vapeur est inutile

Inconvénients

  • La couche d’isolation doit être plus épaisse
  • Risque de condensation interne
  • Plus grande inclinaison
  • Structure plus lourde
  • Les fuites sont plus difficiles à déceler

Toitures vertes

La pose de toitures vertes est proportionnellement moins importante en Wallonie qu’en Flandre où la plupart des communes octroient des subsides. Quant à Bruxelles, elle se situe entre les deux. Les toitures vertes ont l’avantage d’absorber une grande quantité d’eau de pluie. Or, il y a quelques années, la Flandre a été la victime de nombreuses inondations par les rivières et les systèmes d’écoulement de drainage des eaux. La Flandre est aussi beaucoup plus urbanisée que la Wallonie où l’on découvre en moyenne plus de zones vertes dans les agglomérations. L’urbanisation explique aussi l’intérêt croissant des Bruxellois pour les toitures vertes.

Les toitures vertes protègent des rayons UV de même que des variations de température qui sont bien plus importantes au niveau du toit qu’au niveau du rez-de-chaussée. Dans une moindre mesure, elles sont également dotées de propriétés isolantes contre la chaleur et le bruit.

Une toiture verte correctement installée augmente sa durée de vie, bien plus qu’un recouvrement de toiture ordinaire et dénudé. En outre, elle protège la couche d’étanchéité contre son ennemi juré: le soleil. De fortes variations de température finissent par provoquer des tensions dans le recouvrement de toiture et à terme, des fissurations, surtout dans du bitume. En été, la température d’une couche d’étanchéité de couleur noire peut atteindre 70 °C. Une couche de verdure sur la toiture la limitera à environ 30 °C.

La toiture jardin

La liste des différentes sortes de plantations convenant aux toitures vertes ne cesse de s’allonger. Seulement un nombre restreint d’entre elles, des sedums pour la plupart, est disponible sous forme de tapis de végétation précultivée. La majorité des espèces doivent en effet être semées ou plantées. On entend par toiture verte ‘extensive’, un ensemble composé de sedums, d’herbes et de fleurs. Cette formule exige peu d’entretien. Quant à la toiture verte ‘intensive’, il s’agit d’une véritable toiture jardin comprenant des arbres et du gazon à tondre régulièrement. Ce type de toiture verte demande beaucoup d’entretien de même qu’un bâtiment de construction plus lourde. La toiture extensive est la plus courante. Celle-ci ne peut ni être foulée ni accueillir un petit étang par exemple. Etant donné la légèreté de ce type de toiture, il peut être placé sur la plupart des constructions existantes.

La grande majorité des toitures vertes sont des toitures plates. Les toitures vertes inclinées exigent plus de stabilité et sont également plus limitées au niveau du choix des plantes.

La toiture terrasse

Les toitures plates dont la structure portante est suffisamment solide permettent la mise en place d’une terrasse. La prudence reste cependant de mise. L’aménagement de la terrasse ne peut en effet en aucun cas gêner l’écoulement des eaux. Par ailleurs, la couche d’étanchéité de la toiture doit être protégée non seulement contre les pieds de chaises et de tables mais aussi contre l’usure causée par de fréquents passages. Plusieurs solutions s’offrent à vous: un carrelage collé ou posé sur des croisillons (plots), une structure en bois, des grilles métalliques ou encore l’utilisation d’un matériau synthétique.

Les matériaux d’étanchéité

La plupart des couches d’étanchéité de toiture se composent de produits bitumineux, généralement désignés sous le nom de ‘roofing’. Tant les bitumes que les additifs destinés à renforcer l’élasticité et la résistance du matériau sont fabriqués à base de pétrole brut. Les rouleaux de roofing se composent de bitume renforcé par une couche d’aluminium, de polyester ou d’une membrane de verre et d’une couche de finition rugueuse à base de sable, d’écailles d’ardoises ou même de gravillons. Les rouleaux peuvent être posés en une ou plusieurs couches. Les couches de bitume peuvent être collées ou soudées les unes aux autres.

Les bitumes sont souvent qualifiés de ‘plastomères’ ou d’‘élastomères’. Une fois tendu, un bitume plastomère ne reprend jamais sa forme initiale. Un bitume élastomère par contre, bouge. Il résiste mieux au froid mais moins bien aux rayons UV.

La membrane synthétique

Pour l’étanchéité de la toiture, divers produits synthétiques ont été mis au point. Parmi ceux-ci, le PVC et l’EPDM qui sont le plus souvent utilisés. Les rouleaux d’étanchéité de toiture synthétiques sont disponibles avec ou sans armature et se posent en une seule couche. Pour étanchéifier les jointures, on procède par soudure ou vulcanisation. Autre alternative: l’encollage avec ou sans produits injectés préalablement dans la membrane ou ajoutés par la suite.

L’EPDM est un caoutchouc synthétique. Il offre une bonne résistance aux rayons UV ainsi qu’aux charges mécaniques notamment engendrées par les passages fréquents. S’il est réalisé sur mesure et livré en un seul morceau, il sera très sensible à la dilatation. Il faut alors prévoir des joints sur le pourtour pour absorber cette dilatation. Au cours des années 80, le PVC a connu un essor marquant grâce à sa solidité et sa pose en une seule couche. L’utilisation de TPO (membranes de polyoléfines thermoplastiques) connaît un succès croissant ces derniers temps. Elle présente la même solidité, durabilité et possibilité de soudage thermique que le PVC, sans les inconvénients environnementaux de ce dernier (particules chlorées et agents plastifiants).

Récemment, un coating de polyester, qui se pose sous forme de liquide, a été mis au point. Il convient particulièrement bien aux surfaces comportant de nombreuses échancrures comme les terrasses, mais aussi aux balcons.

Part de marché

En Belgique, le roofing reste le matériau d’étanchéité le plus demandé. Rudy Evens, directeur général du groupe d’entrepreneurs Biesmans, estime la part de marché des produits bitumineux à quelque 70 %. “Contre 20 % pour le PVC et 10 % pour l’ EPDM. Pour ce qui est des maisons privées, où les exigences en matière de qualité sont en moyenne plus élevées, on constate près de 60 % en roofing et 40 % en EPDM.” Rudy Evens s’attend dans un futur proche à une percée des TPO.